Des robots dans l’étable

Des robots dans l’étable

Fabian Pellaux, agriculteur en reconversion bio à Pomy (VD), près d’Yverdon, vient de construire une étable pouvant accueillir 45 vaches laitières, dont le lait sert à produire du Gruyère. Son exploitation est un modèle de robotisation et d’automatisation.

Faisons d’abord les présentations.

Fabian Pellaux a fait une première formation d’ingénieur en informatique avant de prendre la succession de son père sur le domaine agricole familial. Cela lui a donné l’intérêt et la compétence pour utiliser la technologie dans la conduite de son exploitation. La robotisation et l’automation lui permettent de gagner quatre heures par jour, chose précieuse dans la vie d’un exploitant.

La toute nouvelle étable inaugurée début 2021 a été spécialement dessinée pour pouvoir accueillir tout ce qui se fait de plus moderne. Elle dispose de deux robots autonomes: l’un racleur (le deuxième installé en Suisse!), qui enlève les bouses de manière, l’autre qui remet le foin dans les auges, ce qui évite de devoir le faire à la fourche.

Tout passe par le collier connecté!

Les vaches sont équipées d’un collier, un peu analogue à une montre connectée, qui remplit plusieurs fonctions. L’appareil identifie chaque vache individuellement et permet la régulation de la machine qui distribue l’aliment (soit un mélange fourrager de foin, minéraux et protéines) pour chaque vache, en quantité adaptée et en petites portions au cours de la journée. Cela permet aussi de nourrir les bêtes de manière différenciée suivant leurs besoins propres.

«Cela rend vraiment la conduite de l’exploitation plus simple, plus efficace et, au final, plus proche des besoins des animaux.»

Fabian Pellaux, agriculteur en reconversion bio

Le collier connecté prend également en permanence la température de la vache, détectant quand elle est en chaleur et le bon moment de son cycle pour lancer une insémination. Un accéléromètre embarqué, comme sur un smartphone, détecte même les mouvements de monte qui indiquent également un moment propice pour l’insémination.

Bio et la techno, contradictoire?

N’y a-t-il pas une contradiction entre le mode de production bio et toute cette technologie? «Pas du tout, cela rend vraiment la conduite de l’exploitation plus simple, plus efficace et, au final, plus proche des besoins des animaux», répond Fabian Pellaux. Et le contact avec les animaux? «On s’en occupe deux fois par jour, pour la traite du matin et celle de l’après-midi. On a un œil sur elles en permanence, donc pas de problème!»

Il n’y a pas de contraintes particulières sur la robotisation dans le cahier des charges bio. Fabian Pellaux précise que «le cahier des charges du Gruyère nous empêche par contre d’installer des robots de traite [NDLR: qui permettent aux vaches de librement se faire traire quand elles ont envie sans intervention humaine], sans quoi nous aurions également installé ce système à la place de la salle de traite plus classique».

Un plus pour les vaches et pour l’éleveur

Les vaches de Fabian Pellaux vivent dans les conditions idéales de la stabulation libre. Elles disposent même de l’arme secrète de l’éleveur pour rendre ses bêtes heureuses: la brosse automatique sous laquelle elles passent de longues minutes à se laisser brosser. «Elles n’ont jamais été si propres que depuis qu’elles ont cette brosse.» Et il est vrai que leur pelage immaculé est beau à voir!

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