Pesticides: la réalité vient du terrain

Pesticides: la réalité vient du terrain

Éternelle suspecte, l’agriculture suisse ne ménage pourtant pas ses efforts afin de réduire son recours aux pesticides. Le temps est venu d’en rendre compte avec celles et ceux qui vivent ces réalités au quotidien.

L’actualité parlementaire de ce début novembre a eu l’avantage de mettre en lumière la nécessité d’aborder la question des pesticides avec davantage de discernement. L’initiative populaire «Pour une Suisse sans pesticides de synthèse» et celle «Pour une eau potable propre et une alimentation saine» allaient à l’évidence trop loin, comme l’avait indiqué le Conseil des États. Il en a découlé un rejet de la part du Conseil national à l’issue de longues délibérations. La pression sur le monde agricole n’en est pas retombée pour autant. Cette victoire d’étape ne supprime en effet pas les visées de fond exprimées sur le plan politique, à savoir l’objectif d’une réduction de moitié des pesticides d’ici 2027.

Le sol est une ressource précieuse que l'on se doit de choyer.

Il existe une infinité de filières
et de modes de production;
le fait de les opposer
les uns aux autres est stérile.

Des agricultrices et agriculteurs engagés

Depuis plusieurs années maintenant, les paysannes et paysans n’ont eu de cesse de s’adapter, que ce soit pour faire face à une météo capricieuse, à des ravageurs, aux exigences des consommateurs ou aux problèmes climatiques, pour ne citer que ces aspects. Sur le terrain, nos agricultrices et agriculteurs sont par voie de conséquence en quête constante d’innovations afin d’évoluer avec leur temps, mais aussi en vue d’offrir un meilleur bien-être à leurs animaux ou encore d’adapter leurs pratiques aux parcelles cultivées pour mieux respecter les sols et leurs besoins.

Aujourd’hui, être un bon agriculteur ne s’improvise en aucun cas. Si l’on prend l’exemple des producteurs de denrées alimentaires, on constate que cette profession nécessite de se tenir en permanence informé et d’observer de façon rigoureuse les exigences en vigueur. Il n’est pas superflu de rappeler que la Suisse s’est dotée de normes de production qui sont, de loin, les plus strictes au monde.

Malgré les efforts ininterrompus qu’elle consent, l’agriculture continue à être accusée d’être le principal pollueur de notre pays; ce secteur n’est responsable que de moins d’un pour cent de la pollution des lacs et des rivières comme le montre une étude de la Confédération réalisée en 2016. On passe par là sous silence le fait que les 99 pour cent restants sont dus à d’autres polluants, que ce soit en termes de nombre de molécules ou de masse.

Voyons-y clair

Face à ces attaques incessantes, l’Agence d’information agricole romande (AGIR) va partir ces prochaines semaines à la rencontre d’agricultrices et d’agriculteurs qui vous expliqueront quelles sont leurs préoccupations quotidiennes et quelles sont les prises de risques qu’ils consentent pour offrir aux consommateurs des produits de qualité qui soient au service de leur santé. Il existe une infinité de filières et de modes de production; le fait de les opposer les uns aux autres est stérile. Telle est la raison pour laquelle il est plus que jamais nécessaire d’ouvrir les portes du dialogue et de la compréhension.

Face aux grands défis tant écologiques qu’énergétiques de demain, AGIR vous propose donc de prendre le temps d’écouter et de comprendre ces interlocutrices et interlocuteurs afin de retrouver, ensemble, une confiance et une sérénité qui nous permettront de préparer l’avenir.

Pour inaugurer cette série, AGIR vous invite à faire la connaissance de Richard Pellissier, un viticulteur arboriculteur établi en Valais.

Article paru sur agirinfo.com (Fabienne Bruttin/AGIR).

Richard Pellissier s’est prêté au jeu de notre podcast Agricast, à découvrir en cliquant ici!

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